6 – Hamid

Retour à l’introduction : Immersion

Hamid

{Emery}
Juste à côté du parc Montsouris, la conversation avec Hamid Abane dérive rapidement vers ce qui génère la saleté. « Le jour le plus sale est le lundi. Le week-end vient de se terminer, les gens sont sortis et je retrouve des sanitaires très endommagés et très sales alors que le reste de la semaine, c’est plus propre ». Hamid me raconte qu’avec ses collègues, ils échangent souvent pour essayer de comprendre pourquoi certains secteurs sont plus dégradés que d’autres. Il ressort de leurs conversations que, là où il y a des squats, il y a souvent plus de travail qu’ailleurs. Il rajoute que les maréchaux sont souvent plus sales que les intérieurs des arrondissements qui touchent le périphérique. Mais, il me dit qu’il ne veut pas en faire une généralité. « Nous devrions être plus présents dans ces endroits où on a encore plus besoin de nous ».

Ce père de famille donne l’impression d’être une force tranquille plutôt qu’un va-t-en-guerre. Il répond à la question sur la très faible féminisation des équipes de nettoyage que c’est un métier beaucoup plus physique qu’il n’y paraît. « Et parfois, il faut éviter les toxicos qui sont un peu énervés et qui veulent nous piquer avec leur seringue ! ». Il résume par-là que les conditions de lavage dans la rue ne sont pas des plus rassurantes pour une femme. Afin que son propos ne soit pas mal interprété, il rajoute, avec bienveillance, qu’il faut parfois déployer, pour décrasser un lieu souillé par toutes sortes d’immondices, « une force importante ».

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